AMUSE-BOUCHE

French Choral Delicacies


DECCA CLASSICS

2016


“Pleasure: no nation does it quite like the French!

In drama, literature, the concert hall, at table or in bed..." begin the notes to this sumptuous feast of repertoire à la Metropolitaine.


FEATURING: 

Jean Françaix - Ode à la Gastronomie (world première)

Daniel-Lesur - Les Cantiques de Cantiques (12 voices)

Poulenc - Hôtel / Sept chansons / Un Soir de Neige

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CD Cover

AMUSE-BOUCHE

French Choral Delicacies

DECCA / 2016

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Video

Short Film

Ode à la Gastronomie

Composed by Jean Françaix

Directed by John La Bouchardière

2016 / 20mins

Album Trailer 

Amuse-Bouche - French Choral Delicacies

Featuring extracts from the recording and interviews with

Robert Hollingworth and the Françaix family.

Hôtel - Full Performance 

Composed by Francis Poulenc

Featuring Anna Markland

2016 / 2:12mins

Ravel: Adagio from Piano Concerto No. 2

Arranged by Roderick Williams

Featuring Anna Markland

2016 / 2:28mins

EDITOR’S CHOICE

“The very best kind of musical pleasure… I Fagiolini bring all the madrigalian clarity and responsive, soloistic singing of their early music performances to this contemporary repertoire… ”

GRAMOPHONE

REVIEWS

★★★★

”Exquisitely accompanied by pianist Anna Markland…  As pianist and singer, Markland offers the most idiomatic performance… Together with sopranos Helen Neeves and Kirsty Hopkins, she also locates a stylish, smiling blend.”

BBC MUSIC MAGAZINE

★★★★

”I Fagiolini venture confidently into early and mid-twentieth-century French repertoire… with Anna Markland sensuously tickling the ivories.”

THE TIMES

PHOTO GALLERY

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Session photography by Matthew Brodie 

DIRECTOR’S NOTE


I Fagiolini has been performing 20th century music since its first concert, and French music has long been part of this.  The Poulenc and Milhaud have appeared in our concerts for years.  The Daniel-Lesur, Jean Françaix and Ravel arrangement have not – and were put together specially for this recording (though we are singing all three in concerts this summer).


The two larger-scale works on this disc are both for 12-voices and were written within two years of each other – in 1950 and 1952 – but couldn’t be more different in intent.  We believe this is the first recording of Jean Françaix’s Ode à la gastronomie, a humorous hommage to Brillat-Savarin’s famous 1825 tome, La Physiologie du goût, which encapsulated the French attitude to food and dining.  The whole work has rarely been attempted, never released on CD and never filmed.


Daniel-Lesur’s ravishing 12-voice setting of Song of Songs texts are so beautifully-crafted.  The layout of voices constantly shifts to produce a kaleidoscopic range of colours. In his research for the sleeve note, Hugh Keyte unearthed fascinating layers of meaning to this piece – but sleeve notes are short and Hugh is a chatty fellow. So here you can find the full notes on the pieces – crucial for anyone wanting to dip further into this great work of 20th century choral music.


ROBERT HOLLINGWORTH

FULL TRACKLISTING

AMUSE-BOUCHE - French Choral Delicacies

RELEASED BY DECCA CLASSICS / 2016


01.    Pro fumo / 0:26

02.    Francis Poulenc (1899 - 1963) / Banalités, FP 107 - Hôtel / 2:02

        Jean Françaix (1912 - 1997) / Ode à la gastronomie 

03.                - La physiologie du goût / 7:56

04.                - Père Bernadin et la truffe noire / 4:51

05.                - Gastéréa, dixième des Muses / 4:19

06.    Erik Satie (1866 - 1925) - Gnossienne No. 4 / 3:11

        Jean-Yves Daniel-Lesur (1908 - 2002) / Le Cantique des cantiques 

07.                - Dialogue / 3:19

08.                - La voix du bien-aimé/ 3:28

09.                - Le songe / 1:36

10.                - Le Roi Salomon / 1:31

11.                - Le jardin clos / 4:16

12.                - La sulamite / 3:19

13.                - Epithalame / 2:39

14.    Erik Satie (1866 - 1925) - Gnossienne No.5 / 3:27

        Francis Poulenc (1899 - 1963) / Sept Chansons, FP 81 

15.                - La blanche neige / 1:19

16.                - A peine defigurée / 1:28

17.                - Par une nuit nouvelle / 1:32

18.                - Tous les droits / 2:29

19.                - Belle et ressemblante / 1:54

20.                - Marie / 2:04

21.                - Luire / 1:58

22.    Erik Satie (1866 - 1925) - Gnossienne No.6 / 2:13

        Darius Milhaud (1892 - 1974) / Deux poèmes 

23.                - Éloge V / 3:26

24.                - Le brick / 2:19

        Francis Poulenc (1899 - 1963) / Un soir de neige, FP 126 

25.                - Le feu / 1:04

26.                - Un loup / 1:27

27.                - Derniers instants / 1:48

28.                - Du dehors / 0:59

29.    Maurice Ravel (1875 - 1937) / Piano Concerto in G Major, M. 83 Arr. Roderick Williams - Adagio / 9:05

TRANSLATION

Jean Françaix (1912 – 1997)

Ode à la gastronomie 

(Jean Francaix, after Brillat-Savarin’s La Physiologie du Goût, 1825)


Adam, chère Eve, qui nous perdîtes pour une pomme,

qu’auriez vous fait pour une dinde?

Au paradis Terrestre il n’était pas de cuisinier;

vous ignorâtes les charmes de la matelote

et les délices de la fricassée de poulets.

Voilà pourquoi vous cueillîtes un fruit amer.

Nous n’avons plus ces raisons pour dédaigner les dons de la nature.

De Dieu viennent nos devoirs mais aussi nos désirs.

Les bonnes choses pour les bonnes gens:

telle est la volonté du Ciel.


Fi donc des chétifs de tous poils qui n’ont pas l’air d’être finis,

ce sont sylphes non encore matérialisés;

ce sont distractions de la nature.

Gloire à ces ventres merveilleux,

non pas circonférentiels, mais petits ventres.

Car l’amateur distingué sait se retirer sans aide.

Pourquoi risquer par indigestion une mort un peu ridicule?

Mieux vaut se coucher content de soi et des autres et rêver agréablement.


En conséquence, Monsieur l’Abbé,

souriez donc à ce dodu dindon doré

dont le fumet béatifiant eût été capable de tenter un saint.


Mon Général, reluquez cette bécasse glorieuse:

la science qui nourrit les hommes

vaut bien celle qui enseigne à les faire tuer.


Seigneur Avocat, croquez ce tendre macaron:

c’est une maxime de droit public

que le vainqueur se repaît aux dépens du vaincu!


Quant à vous, mignarde gourmande, sucez ce morceau délicat;

mais gardez bien que la graisse ne détruise l’harmonie de votre beau visage.

Tous, oubliez la politique, qui trouble la digestion.


Mais si, dès le premier service,

l’on se bourre comme un canon,

qu’au second l’on se crêve encore,

on verra passer intactes les bonnes choses offertes

avec une physionomie déprimée.

Mais, contemplant, flairant, humant, savourant ce vin,

il terrassera ce rhume!


Que votre bouche soit un laboratoire

dont la cheminée sera le nez.

Vos papilles déliveront au mets trituré

le passeport nécessaire pour son entrée en l’estomac.


Car, comme des sots, le nombre des saveurs est infini:

vous distinguerez celle, particulière, de la cuisse gauche

sur laquelle la perdrix s’appuyait en dormant.

[Dis-moi ce que tu manges, je te dirai qui tu es.]

[Un gourmand est un bel esprit.]


Les artistes qui circulent dans nos salons boivent avec discrétion et sagacité.

Les artistes salonards boivent avec discrétion et bon sens.

Ils ne logent plus dans les régions élevées qu’on leur reprochait jadis,

n’entendent plus le langage du protectorat.


Ils savent que certaines promotions sont issues de certains pâtés,…

et que l’immortalité est ouverte à la fourchette.

Des poètes se sont plaints de ce que le cou, étant trop court,

s’opposait à la durée du plaisir de la dégustation!

Voluptueux par tous les pores, ces Aristippe,

entrés sous la banière de Platon, s’en vont sous celle d’Epicure.


Depuis longtemps les financiers savent que la gourmandise

offre à la fiscalité de grandes ressources.

Elle alimente les octrois, les douanes, les impositions indirectes 

et facilite les affaires.


Pour le médecin, c’est elle qui nous soutient de la naissance au tombeau.

Et tel pharmacien écrivit un chapitre sur les vertus érotiques de

la truffe noire.

Vous souvient-il de ce couplet d’un Révérend Père Bernardin?

Vraiment, ces vers sont bien venus

pour avoir été faits par un tondu.


“Buvons à la truffe noire 

Et ne soyons point ingrats;

Elle assure la victoire

Dans les plus charmands combats.

Au secours

Des Amours,

Du plaisir, la Providence

Envoya cette substance.

Qu’on en serve tous les jours.”


Souvent, la table a donné aussi le ton à la Lyre.


Vraiment?


Charmante pianiste, agréablement repue,

vous faites des effets de bras devant votre instrument,

comme étouffée par le sentiment.

Vous tournez vers le Ciel des yeux mourants,

comme si vous alliez vous pâmer

mais, vous jouez faux; qui aurait la force de s’en apercevoir?


[consommons le sacrilège, le dieu de la musique dût-il nous botter les fesses/hémisphères]

[A nous, Mathias, Marmontel père et fils, Diémer, Rièra et Staub, Victor Gilles Selva, Cortot, Risler, Pugno, Planté, Arcouët, Roger-Miclos, Loyonnet, Casadesus, Marcel Ciampi, Lazare Lévy et Marguerite, Lucie Cafferet.]


Un auditeur mathématicien vous taxerait d’équation sensuelle à cent inconnues, tandis qu’un vieillard aux dents émigrées vous proposerait une fortune philosophique.


Mais la belle, par l’effet de la truffe, reluque le Maître-queue bien qu’il fût loin d’être beau garçon.

Le drôle lui coulait à l’oreille qu’un dessert sans fromage est une belle à qui il manque un œil.


C’est que notre jolie pianiste est parisienne de Paris,

ville admirablement gourmande,

où l’élite des Nations vient chaque jour prendre des leçons.

Voilà pourquoi la Science française s’honorerait en envoyant à l’Institut un cuisinier.


Mais nous, sans plus attendre entonnons l’hymne d’actions de grâces.

Que nos voix s’élèvent au Ciel:


O Gastéréa, dixième des Muses, aux mortels 

daigne apparaître sur les coteaux du Layon;1

étends à l’univers ton empire.

Devant Toi s’ouvrent nos bouches comme le pavillon d’un cor.

Que tes prêtres soient l’oracle de la cuisine transcendante!

Dans l’île de la Cité ils t’édifieront un temple.

Ton idole y resplendira;

sur un fourneau s’appuiera sa main gauche

et sa droite, sur cette Bible fameuse qui fait radier,

scintiller et tripudier les gourmands de toute la terre,

sur cette grande Physiologie du Goût du noble Brillat Savarin.

Ton esprit y dévoile les mystères du chocolat, de la fraise

et de l’ananas.


Mais, ô Gastéréa! Apaise en nous les tempêtes de l’intestin.

Conjure la puissance délétère de l’hydrogène sulfuré!

Que son odeur bien connue garde toujours l’anonymat!

Régularise les relâchés, et relâche les réservés!


Alors, à tes pieds attablés, les vénérables consommateurs

mangeront avec lenteur au rythme moelleux de leurs mâchoires;

chacun de leurs coups de dents aura un accent particulier, 

et, promenant leur langue sur leurs lèvres vernissées, 

ils chanteront ta gloire immortelle.



 1 Coteaux du Layon is a wine named after the hillside of Layon

 

Ode to gastronomy

 


Adam, and you dear Eve, who led us to perdition for an apple,

what would you have done for a turkey?

In the Garden of Eden, there was no cook;

you knew nothing of the charms of an eel stew

or the delights of a chicken fricassee.

That is why you plucked that bitter fruit.

We need no longer scorn these gifts of nature.

God assigns duties and grants desires.

Good things for good people:

such is Heaven’s will.


Fie on skinny creatures of all sorts that don’t seem complete,

sprites with no substance;

they are distractions of nature.

Glory be to these wondrous bellies,

not the circumferential kind, but the compact;

for the enlightened gourmet knows how to desist.

Why risk an embarrassing death for a surfeit of food?

Better to go to bed, pleased with oneself and others, and enjoy sweet dreams.


Therefore, Reverend Father,

why not enjoy this plump and golden turkey,

whose irresistible fragrance could tempt even a saint!


General, look at this glorious woodcock:

the science that feeds men

is as worthy as that which has them killed.


Your Honour, take a nibble of this tender macaroon:

it is a maxim acknowledged by law

that the victor feasts at the expense of the vanquished!


As for you, my epicurean lass, suck on this delicate morsel; 

but beware the fat that could ruin the harmony of your pretty face.

All of you, forget politics - it will affect your digestion.


But if, with the first course,

you stuff yourself like the barrel of a cannon,

and with the second gorge yourself even more,

you will leave delicious things untouched

and your spirits will sink.

But just admire, smell and savour this wine –

it will cure your cold!


May your mouth be a laboratory,

the conduit to which will be the nose.

Your taste buds will issue the safe-conduct necessary

for the masticated food to enter the stomach.


For, just as with fools, the number of flavours is infinite:

you will notice the unique taste of the left leg

on which the partridge stands when it rests.

[Tell me what you eat and I will tell you who you are.]

[A gourmet is a good chap.]


The artists that frequent our salons drink discreetly and wisely.

Salon artists drink with discretion and good sense.

They no longer live in the higher spheres for which they were once criticised,

they no longer understand the language of the protectorate.


They know that success often stems from a particular pâté...

and that the art of good eating gives access to immortality.

Poets have complained that the neck is too short

and stunts the delights of tasting!

Soaking up sensual pleasure through every pore, these disciples of Aristippus

entered under Plato's banner and left under that of Epicurus.


For ages financiers have known that the passion for food

offers the tax system a great source of revenue.

Excise duties, customs taxes, indirect taxes feed on it;

it makes business run smoothly.


From the doctor's point of view, it sustains us from birth to death.

A certain chemist even wrote a chapter on the aphrodisiac properties of

the black truffle.

Do you remember this poem penned by Father Bernardin?

Truly, these lines are all the more enjoyable

for having been written by a man of the cloth:


“Let us drink to the black truffle

And not be ungrateful;

It grants victory

In the most charming combat.

To the rescue

Of Love

And of pleasure, Providence

Sent this substance.

Let it be used each and every day!”


Often, the dining table has set the tone for the Lyre.


Really?


O charming pianist, you are so pleasantly sated

that you roll your arms over the keyboard,

as if overcome with emotion.

You raise your dying eyes to Heaven,

as if about to swoon

but you play poorly; who would have the strength to notice?


[Let us consummate the sacrilege, though the god of music spank us on our hemispheres,]

[Help us, Mathias, Marmontel father and son, Diémer, Riera and Staub, Victor Gilles Selva, Cortot, Risler, Pugno, Planté, Arcouët, Roger-Miclos, Loyonnet, Casadesus, Marcel Ciampi, Lazare Lévy and Marguerite. Lucie Cafferet.]


A mathematically-inclined listener might call you a sensuous equation with a hundred unknowns, while an old man with vanished teeth would offer a philosophical fortune.


But the lass, under the truffle’s influence, was ogling the chef’s meat, though he was far from handsome.

The joker was whispering in her ear that dessert without cheese is like a beautiful lady who has lost an eye.


Indeed our pretty pianist is a true Parisienne from Paris,

a city admirably in love with food,

where the world’s elite gather to study and learn.

That is why French science would do well to appoint a chef to the Institut de France.


As for us, without further delay, let us intone a hymn of thanksgiving.

Let our voices rise to the heavens:


O Gastéréa, the tenth muse, deign to appear

to us mortals on the Slopes of the Layon.

May your empire extend to the farther reaches of the Universe.

Before You, our mouths open like the bell of a horn.

May your priests be the oracle for transcendental cuisine!

On the Île de la Cité they will build a temple

around your resplendent image;

its left hand will rest on an oven,

its right on the famous bible that makes all food-lovers on this earth

light up, sparkle and leap for joy,

the great "Physiologie du Goût" by the noble Brillat Savarin.

There your spirit will reveal the mysteries of chocolate, strawberry

and pineapple.


But, O Gasterea, calm the storms in our intestines!

Ward off the noxious power of hydrogen sulphide!

May its familiar smell remain forever anonymous!

Make loose bowels steadfast and the stubborn amenable!


Then, seated at your feet, our worthy gastronomes

will eat slowly, to the mellow rhythm of their jaws.

Each of their bites will carry a different sound,

and licking their glistening lips with their tongues,

they will sing your immortal glory.

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Represented by Percius / www.percius.co.uk

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